Pourquoi bios ?
J’entends souvent dire : "le Bio c’est trop cher" ; "Bio et pas-Bio c’est pareil" Ou encore : "On ne peut pas nourrir les 9 milliards d’humains avec de l’agriculture Bio !" …
Ces remarques sont-elles fondées ? Est-ce "une bonne affaire" que de choisir la nourriture conventionnelle parce qu’elle est moins chère ? L’agriculture conventionnelle saura-t-elle, elle, répondre à l’expansion démographique ?
Le premier argument pour faire le choix des produits biologiques, c’est la santé !
Aliments bios et santé
Les végétaux
Mettons de côté les études qui ont démontré la qualité des végétaux bios par rapport aux conventionnels (les bios sont plus riches en vitamines, en minéraux, en antioxydants). Ce qui me préoccupe le plus, c’est la contenance de molécules chimiques, telles que pesticides dans les produits conventionnels.
Pesticides – nom générique qui englobe les insecticides, les fongicides, les herbicides et les parasiticides. Ce sont des produits chimiques utilisés largement en agro-industrie pour la lutte contre les "nuisibles".
Les effets des pesticides sur la santé -- atteinte dermatologique (eczéma, psoriasis, rougeurs…), troubles neurologiques, cardiovasculaires, respiratoires, perturbateurs hormonaux du système endocrinien, risques fœtaux, maladies neurodégénératives, immunitaires, auto-immunes, cancérigènes… (1)
Une pomme issue de l’agriculture conventionnelle subit 36 traitements (2). Les pesticides utilisés perturbent le système endocrinien, contiennent des cancérigènes, ont une action néfaste sur le système neuronal et immunitaire… (3)
Et ce n’est que pour les pommes. Mais en agriculture conventionnelle on utilise plus de 50 pesticides !
Céréales, farines
60 % de tous les pesticides utilisés en France sont employés pour les traitements des céréales.
Le grain semis sort du laboratoire où il subit de nombreux traitements hormonaux et chimiques pour une germination plus facile, pour le contrôle de croissance, pour la protection contre les ravageurs et les maladies… Par la suite, à la plantation, pendant la croissance et après la récolte, les grains continuent de subir plusieurs traitements chimiques.
Je vous conseille fortement de visionner la vidéo où Claude Bourguignon parle du problème que pose l’agro-industrie, et des sols qui meurent…
Tous ces traitements ont créé des modifications cellulaires : les protéines qui constituent le gluten se sont allongées ; notre métabolisme est incapable de les assimiler correctement. Il n’est pas étonnant qu’on rencontre de plus en plus de personnes intolérantes au gluten.
Le pain et la baguette
Dans la baguette industrielle on trouve jusqu’à 14 additifs parmi lesquels on compte l’acide ascorbique, l’acide lactique, l’acide acétique, des conservateurs, de la lécithine de soja, du gluten (pour qu’elle soit plus élastique) et… de l’arôme artificiel de blé…
Et en bio ? La bio industrielle en contient également, mais moins, puisqu’une partie des additifs n’est pas autorisé. Donc en choisissant la bio industrielle on minimise l’impact. Mais il est encore mieux de se tourner vers les filières qui ont un cahier des charges plus poussé (Comme les labels Déméter, Nature et progrès et la chaine coopérative Biocoop).
Le vin
En France, la vigne à elle seule reçoit 20% de tous les pesticides utilisés. Et les sulfites dont on parle ? Les sulfites sont présents dans le vin naturellement, mais on en rajoute pour conserver le vin plus longtemps.
Ce sont les sulfites qui donnent "mal au crâne", car certains producteurs dépassent largement les doses préconisées. Ils sont aussi allergènes et inflammatoires. Les sulfites sont autorisés également dans la filière bio, mais la dose est réduite. Les labels Nature et progrès et Déméter n’autorisent pas les sulfites, et on peut trouver sur internet des vignerons qui n’en ajoutent pas. *
Les viandes
Je ne parlerai pas des scandales de la vache-folle ou de la viande de cheval qui ont secoué les médias, nous étions assez informés et aussi de la souffrance infligée aux animaux. En effet, nombreux éleveurs industriels ont une attitude envers les animaux… qui fait douter de leur humanité.
Je voudrais parler :
- des antibiotiques qui sont administrés à grande dose, qui favorisent chez les consommateurs de cette viande le développement des bactéries résistantes aux traitements antibiotiques. (5)
- des moyens de conservations qui ont un impact néfaste sur la santé humaine : irradiation (appelée également ionisation), traitement par nitrate et nitrite qui entrent en réaction avec le pigment de la viande et gardent bien sa couleur rouge tout en créant de la nitrosamine qui est cancérigène. On utilise également nombre de molécules chimiques pour ne citer que l’acide lactique, du lactate de potassium, des orthophosphates de sodium, de l’érythoirbate de sodium, de l’acétate de sodium… Et bien sûr l’exhausteur de goût : l’acide glutamique.
C’est du chinois ? En voici la traduction :
Acide glutamique : inhibiteur de GABA (un neurotransmetteur, un des plus importants du système nerveux central). Lorsque l’équilibre est rompu et que la concentration de l’acide glutamique atteint un niveau excessif il hyper-stimule les neurones et provoque leur mort.
Acétate de sodium : c’est le liquide que l’on met dans les "chaufferettes" (les pochettes avec un liquide et une pièce métallique que l’on plie afin que la "chaufferette" chauffe). Au XIXs on l’utilisait comme diurétique et révulsif.
Orthophosphates de sodium (E339) : produit irritant, inhibe la digestion, à manipuler avec des gants et lunettes…
Lactate de potassium (E326) : Consommation modérée ou à éviter chez les enfants, car ils n'ont pas encore développé les enzymes appropriés dans le foie pour métaboliser ces formes de lactates. Certains déconseillent cet additif chez la femme enceinte ou qui allaite, et chez les enfants allergiques au lait, pour lesquels ce lactate est également indigeste.
Erythorbate de sodium (E316) : un puissant oxydant (tout le contraire des antioxydants, comme vous pouvez vous en douter…)
Nitrite de sodium (E250) est certainement cancérigène (7), mais toujours utilisé largement dans l’industrie alimentaire.
- la remballe : pratique illégale de déconditionnement et reconditionnement des aliments périssables, en particulier la viande et le poisson. C’est en 1995 que 60 millions de consommateurs a sonné l’alarme. Il semble que cette pratique est en train de disparaitre, mais encore aujourd’hui des incidents arrivent…
Les friandises, les sirops, les sodas
Maintenant tout le monde est d’accord, et la science et la médecine douce sur les méfaits du sucre sur la flore intestinale, sur le cerveau et le comportement neuropsychique, sur le système immunitaire, sur les réserves minérales. C’est également une source d’acidose et d’oxydation (je vais consacrer un article entier au sujet de l’acidose et de l’oxydation).
Mais quand on ajoute tous les produits chimiques pour la réalisation de friandises, des sirops et des boissons sucrées (sodas, jus de fruits…), en tenant compte de tous les pesticides utilisés pour la culture de la canne à sucre (ou encore pire, des sucres de synthèse) on peut s’imaginer le cocktail chimique obtenu…
Plus le sucre est complet, moins il est néfaste. On peut trouver également des alternatives intéressantes au sucre : sucre de fleur de coco, les xylitol (le sucre de l’écorce de bouleau) panela ou rapadura (sucre bio complet, mais qui n’est pas totalement dépourvu de ces minéraux par le raffinage)…
Bio est-il forcément sain ?
Non...
D’une part, l’effet de mode a créé des produits qui n’ont aucun sens dans la bio : coca, charcuterie, les fraises au mois de février et tous les fruits et légumes cultivés sous serre…
D’autre part il existe différents niveaux de bio. Les produits bios des supermarchés sont d’une piètre qualité, mais une chose est sûre : les molécules chimiques sont réglementées et un grand nombre est interdit.
Les défenseurs de la bio n’ont pas les mêmes finalités que les hommes d’affaires, mais les premiers sont de plus en plus remplacés par les seconds, car la bio est de plus en plus consommée par une couche de la société qu’on a pour habitude d’appeler les "bobos"… Alors on adapte "la bio" à la vie "consumériste" : des fast-food, des carottes et pommes de terres lavées… Du confort quoi. Je n’ai rien contre le confort, mais, comme on dit au Japon : La facilité amène à la difficulté…
Les produits bios sont trop chers
Oui et non. Tout dépend de ce qu’on achète, où on les achète et comment on les consomme.
La viande bio effectivement est très chère par rapport à la viande conventionnelle. Je connais des personnes qui mangent de la viande 2 fois par jour ! Il est certain que la viande bio à ce rythme explosera tous les budgets… La viande est importante pour une bonne santé, mais 1 à 2 fois par semaine est suffisant, et pour la planète il est mieux de privilégier les petits animaux.
Un autre exemple : le riz basmati chez Carrefour coûte 12€ /kg (pour faire passer la pilule il est vendu par 250gr). Chez Biocoop on trouve le riz basmati à 4€ le kilo…
Donc comme je le disais plus haut : tout dépend où l’on achète ses produits, quels produits et… il faudrait donc revoir nos habitudes alimentaires.
Consommer bio c’est un mode de vie.
La fraude dans le bio
Existe-t-elle ? Oui, bien sûr. Mais encore une fois, cela dépend où vous achetez, et quelles marques. Les céréales de Celnat, les huiles d’Emile Noel, le réseau Biocoop, les labels Nature et Progrès et Démeter sont de confiance. Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive.
Effet cocktail
Le cumul de tous les produits chimiques en micro-dose journalière s’avère dangereuse pour la santé. Le corps n’a simplement pas le temps de se débarrasser des toxines et des toxiques. Les déchets s’accumulent et empoisonnent l’organisme de l’intérieur.
La dispersion de toutes les molécules de synthèse et les OGM dans la nature sont également très inquiétants, car nous n’arrivons plus à les contrôler. De plus en plus de populations sont touchées par les allergies et l’asthme. Nous tenons pour responsables les plantes, leurs pollens. Nous nous acharnons sur certaines plantes et essayons de nous en débarrasser. La dernière en date l’armoisie. Une plante tenue pour coupable de causer de nombreuses allergies. Alors que c’est une plante qui absorbe fortement les pollutions des aires et des eaux tout en les transformant. Est-ce qu’elle est notre ennemie ou le contraire ?
L’agriculture bio pourrait-elle nourrir la population mondiale ?
Selon G-F. Dumont si nous mettions toute la population mondiale sur le territoire américain la densité serait inférieure à la densité de l’Ile-de-France…
La croissance de la population est encore une excuse pour cacher l’attitude destructrice envers la Terre et par conséquent sa population. Destruction par qui, de qui? Nous participons tous par les choix du contenu de nos caddies… **
Conclusion
Je suis convaincue que notre santé physique, psychique et mentale dépend en grande partie de ce qu’on met dans nos assiettes (et nos verres). Je suis persuadée que le choix des produits que nous mettons dans nos caddies se répercute directement sur notre avenir et l’avenir de nos enfants.
Faut-il choisir le bio ou le conventionnel c’est à vous de voir… Mais n’oubliez pas que consommer bio veut dire : protéger votre santé et celle de votre famille, protéger la biodiversité, la santé des sols et de la Terre, mais également l’authenticité et la saveur.
1) Le dernier rapport de Greenpeace concernant les pesticides et leur impact sur notre santé http://agriculture.greenpeace.fr/pesticides-cest-notre-sante-qui-est-en-jeu
2) source INRA ; Association Générations Futures
3) Pour plus d’info et les liens vers les études science. http://www.justlabelit.org/the-case-for-organic-fruits-and-veggies/
4) Plus d’info sur le cahier de charge concernant la viande bio http://www.bioaddict.fr/article/viandes-pourquoi-preferer-le-bio-a151p1.html
5) A. Andremont "Triomphe des bactéries"
6) http://www.additifs-alimentaires.net/E326.php
7) Classification de l’ARTAC des additifs alimentaires selon leur risque potentiellement ou certainement cancérigène
8) revue "Le monde diplomatique" juin 2011, Fausses évidences sur la population mondiale, Gérard-François Dumont.
* Pour aller plus loin recherchez sur internet "vin vivant".
** L’Obs Rue89, Oui, l’agriculture biologique peut nourrir la planète. http://rue89.nouvelobs.com/2015/05/11/oui-lagriculture-biologique-peut-nourrir-planete-259131
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